Lorsqu’il y a quelques mois, Léo Tamaki m’a gentiment proposé d’organiser son stage d’été à Bruxelles et de surcroît au Centre Pérou, j’avoue avoir été un peu dubitatif.
Y aurait-il assez de place? Des gens intéressés par un long stage? Quelle logistique mettre en place? Ou logerons les personnes?
Plein de questions dans ma tête en fait.
Mais Il faut croire que le centre possède une énergie particulière car les doutes se sont vite dissipés et aucune anicroche n’est venue troubler cette belle semaine.
Lundi, début du stage et déjà de nombreuses inscriptions pour la semaine complète, en majorité des habitués mais également quelques débutants.
Le matin nous voit travailler Kokyu Ho, un geste qui va être répété à l’envi, de différentes façons et ce sera un peu le fil rouge du stage. Le soir, le bon temps aidant, nous profitons du magnifique jardin pour pratiquer le ken, le ton est donné durant ce premier cours, les sensations sont déjà travaillées en profondeur avec de nombreux exercices dont certains vus pour la première fois.
Les cours vont se succédés, parfois semblables ou différents mais avec des ponts entre chaque mouvement, alternant entre le dojo et la nature sous les arbres.
Ce fut un stage d’une profondeur peu commune, Léo nous emmenant bien loin dans les explications et le travail corporel, restant très longtemps sur les approches, revoyant par la suite et faisant des liens entre les nombreux concepts.
J’aurais d’ailleurs pu nommer cet article « conscience du corps, conscience du ken » car c’est vraiment ce que nous avons travaillé sans relâche durant ces sept jours.
Si bien sûr, nous avons fait des techniques, nous avons surtout travaillé à comment arriver au geste sans brusqueries, sans forces et sans contractions en appliquant plusieurs principes un peu nouveaux même si nous le faisions (parfois…) sans le savoir.
Je veux parler ici de Yoyû, « la marge » qui vous permet d’être dans le temps ou plutôt qui vous laisse le temps, Isogashii , « l’esprit occupé », lorsque nos pensées sont « ailleurs » ou vagabondes, l’instant durant lequel on peut être coupé, Giri Giri, « la frontière », ce qui est bien ou ne l’est pas, rater le train ou l’attraper tout juste, Ukimi « un corps flottant », ne pas rester figé, en attente, bloqué sur les appuis.
Etre conscient de ce qui se passe dans notre espace corporel et dans celui du partenaire fait partie du cursus de l’école mais durant ces quelques jours, nous avons vraiment fusionné avec cette manière d’agir, nous sommes allés au coeur du Kishinkai.
Cerise sur le gâteau, nous avons également pu bénéficier le vendredi après-midi d’un atelier Shiatsu avec un maître venu du Québec, Stéphane Vien.
Un cours magistral basé sur les parties du corps souvent bien sollicitées en Aikido comme le bas du dos ou les jambes et qui a enchanté les pratiquants présents.
Merci
J’ai du mal à trouver les mots pour remercier Léo car j’ai l’impression que nous sommes passés un cran au dessus de ce que nous faisons d’habitude, ce fut d’une richesse infinie, non seulement dans les mouvements mais aussi et surtout au niveau humain.
Merci infiniment, Léo.
Merci à mes élèves qui ont répondu à l’appel et qui ont aidé au succès de cet événement, merci à tous les participants pour cette semaine de partage dans un merveilleux endroit bien zen, en particulier Shizuka qui oeuvre souvent dans l’ombre et dont le sourire a éclairé le stage, mon amie Marie qui a pu me guider dans la pratique et avec qui j’ai passé de supers moments de rigolade et de détente, Aniko avec qui j’ai bien sympathisé, à Robbert venu d’Amsterdam presque tous les jours, à Stéphane Vien accompagné de France pour le cours bien génial et leur bonne humeur permanente.
J’ai passé de supers moments avec vous tous, dans le dojo, dans le centre, dans la ville et lors des nombreux repas pris en commun.
J’ai surtout appris une chose, l’ouverture du coeur…
Rendez-vous est déjà pris pour l’an prochain.
A lire également : Un excellent article de Marie Apostoloff visible sur son blog Ki Quest.