Simplicité, voilà un mot qui sonne bien mélodieusement.
Pourtant, les choses ne sont pas toujours aussi simples.
Vous savez certainement que je suis un addict au Web, ce qui génére des rencontres de toutes sortes.
Vous savez probablement que j’aime pratiquer le Yoga (même si pas très doué).
Vous savez peut-être que j’apprécie le Shiatsu.
Et vous savez sûrement que je pratique et que je tente d’enseigner l’Aïkido.
Bon, d’accord, d’accord, j’enseigne 🙂
Tout cela fait un mélange qui parfois a tendance à déborder de par le flux d’informations et aussi et surtout par le manque de simplicité.
De par le monde que nous vivons, la vie des gens est devenue très peu cachée sur les réseaux sociaux et beaucoup y exposent sans précaution tous les instants de leur vie et également dans le cas de « mes amis » leurs nombreux titres et exploits.
Et ces « expositions » perdurent également dans la vie réelle.
Si je sais, bien sûr, que pour certains, il s’agit d’une sorte de « jeu », d’autres en revanche s’y prennent avec le plus grand sérieux.
Aussi palabrons un peu de la simplicité.
Yoga
Je pratique peu le Yoga, un cours par semaine et de temps en temps chez moi lorsque le temps (précieux) me le permet. Je ne suis donc pas un Yogi d’expérience et encore moins un Maître Yogi.
Etrangement, j’ai choisi une enseignante très peu connue et qui n’est présente nulle part sur le web. Pourtant elle pratique depuis…40 ans et enseigne depuis plus de 20.
A cette longue pratique s’ajoute les nombreuses formations auxquelles elle continue de participer et sans parler des voyages en Inde.
Un Yoga simple sans fioritures, sans trucs incroyables sur la tête ou à se tordre dans tous les sens, et qui nous fait ressentir une puissance incroyable dans le corps.
Je sors à chaque fois étonné de cette sensation.
Face à cela, il y a aussi un effet de mode Yoga, un phénomène qui ne cesse de grandir et qui voit fleurir des profs un peu partout.
On dirait que tout le monde devient prof de cet art plusieurs fois millénaire.
Des amis croisés il y a quelques années et que je revois maintenant flanqué de ce beau vocable aux personnes que l’on n’a jamais vues et qui ont maintenant LE studio.
Certains se nomment également profs sans aucune experience ou vraiment très peu, ce qui est quand meme potentiellement dangereux quand on connaît la précision de certains asanas.
Alors bien sûr il y a des formations sérieuses de quatre à cinq années tout comme il y a des possibilités de devenir enseignant en une semaine et même en un week-end.
Un système qui n’est pas neuf et qui existe dans de nombreuses disciplines mais voilà c’est toujours difficile à comprendre.
Le papier ne fait pas le prof…
Et pour ma part, tenue simple à moindre coût et seul avec mon tapis.
Simplicité de l’instant.
Shiatsu
Tout comme pour le Yoga, j’ai l’impression que tout le monde est devenu praticien de ce bel art (et moi-même peut-être également dans le courant 2018).
Bon normal me direz-vous lorsque l’on suit des stages avec uniquement des shiatsushis.
Et également d’être present sur de nombreux groupes de discussions sur le Shiatsu, j’ai un peu l’impression que tout le monde est devenu l’Empereur Jaune 🙂
Trop d’informations qui ruinent un tantinet mes neurones alors que j’aspire juste au contact et au ressenti avec la personne.
Les formations multiples n’échappent pas à ce tsunami voguant vers mes côtes flottantes.
Désolé mais, à en entendre certains déclamer leurs nombreux titres, je me dis qu’ils ont déjà du vivre deux ou trois vies pour avoir amassé toutes les experiences citées.
On peut se prendre au sérieux mais il faut quand même prendre garde à ses paroles.
D’ailleurs, comment est-il possible de maîtriser toutes les informations sur une science complexe ayant ses origines il y a plusieurs milliers d’années.
Pour ma part, j’ai l’impression de ne pas connaître grand chose surtout quand je regarde les chiffres y relatifs, 4000 ans d’existence, des livres de plus de mille pages, des grimoires avec des centaines de points, de trajets…
Et aussi les enseignants ayant réellement le savoir et pouvant vous citer tous les points en chinois ainsi que leur historique.
Pratiquer dans la joie, coeur et intention étant le facteur les plus important finalement au delà de la technique proprement dite et de tous les apprentissages possibles.
Du moins, c’est mon idée de ma petite experience sur le sujet.
Simplicité de la connaissance.
Aïkido
Je me suis éloigné des courants « classiques » il y a déjà bien longtemps et les courses aux grades ou aux reconnaissances ne m’intéressent pas/plus.
Les flux d’informations me confortent dans ce choix.
Trop de titres, trop de noms qui me sont souvent inconnus (aussi symptomatique d’un changement d’époque), trop de formations ronflantes ou qui me semblent étranges ou meme parfois un peu absurdes.
Dans ma petite idée, ma pratique est liée à celle du Yoga, seul avec son tapis…ou seul avec son égo et ses tourments.
Bien sûr ici encore, on peut être formé à de grandes théories d’entraînement qui pourrait nous faire passer pour un Mourinho de l’art, de grandes leçons d’anatomie ou de mécanique nous donnant l’illusion de tout connaître.
Mais comment enseigner l’énergie d’un mouvement, la connexion avec le partenaire, la pureté d’une coupe, la frappe precise d’un Jo, la sensation d’une attaque invisible…
Evidemment, on ne peut pas faire n’importe quoi et tout comme les arts précités, l’expérience et les heures de pratique intense s’avèreront les meilleures des écoles.
Bizzarement, je suis moins choqué par les myriades de publications ou de paroles en tous genres sur l’Aïkido, peut-être m’y suis je habitué…
L’étrangeté d’une pratique « simple » est le fait qu’elle emmène dans notre dojo un grand nombre de personnes peut-être las des performances et des diktats fédéraux.
Attention que je ne critique pas les fédérations ou des groupes « importants ».
Chacun doit pouvoir trouver ce qu’il lui convient et être heureux dans sa recherche.
Simplement au Sakura, on ne prête pas trop d’attention aux grades mais plutôt aux personnes.
D’ailleurs, très peu de gens me demandent mes grades et labels, cela doit m’arriver deux à trois fois par an au maximum.
Je leur réponds que je suis juste Stephane et que je mets une ceinture à fleurs, ce qui est…totalement vrai 😉
Simplicité de la pratique.
Ce petit texte n’a aucun but si ce n’est à essayer de faire prendre conscience de ces instants de vie que nous pouvons distiller de façon bienveillante, gentille, vaniteuse ou parfois un peu aggressive ou encore dérangeante.
Et si nous revenions à plus de simplicité???