Ces derniers temps, on parle beaucoup de la diminution des pratiquants dans l’Aïkido.
Un phénomène qui n’est pas neuf et qui ne cesse de s’amplifier.
En veut pour preuves, les nombreux articles parus sur le net et dans les magazines spécialisés, de grandes théories à l’aide de beaux graphiques, un peu comme la présentation d’un bilan de société.
Les raisons de ces désaffections sont multiples et s’y trouvent souvent bien détaillées, aussi je ne vais pas revenir sur ces points.
Je ne peux toutefois que remarquer un désengagement léger lors des cours mais assez important lors des stages.
Bien sûr, chacun peut trouver des excuses à ses absences comme être malade (çà arrive), devoir travailler (çà arrive aussi) ou des tracas familiaux (ce qui arrive souvent).
Et puis bien sûr, pas d’obligation d’y participer sauf que…:
– Si on se réclame d’une école ou si on désire en faire partie, il serait bien d’y participer un minimum même pas dans l’entièreté, quelques heures sur le mois ne sont pas une sinécure, ni un sacerdoce.
– Si on veut passer des grades, les stages sont l’occasion d’affûter ses gestes mais aussi de travailler avec d’autres partenaires différents du contexte habituel du dojo.
Il n’y a d’ailleurs pas d’obligation d’ « heures de stage » comme dans beaucoup de groupes (nous sommes une école ce qui s’avère différent) mais, à mon sens, il y a une obligation morale d’y participer.
D’ailleurs, c’est l’engagement que je précise à mes élèves lors de la décision prise en commun de l’examen, présent à tous les stages et à toutes les séances de préparation ainsi qu’à un de maximum de cours.
– Lorsque l’on a passé des grades, il ne suffit pas de parader avec sa belle ceinture ou son beau diplôme, cela n’est que le début du travail, le passage en secondaire après le primaire. Le polissage doit continuer car…tout reste à faire, ce que beaucoup oublient en délaissant les stages et aussi parfois les cours.
– Peu se rendent compte de l’investissement en temps, en travail et également financier par les organisateurs qui se retrouvent un tantinet embêtés lorsque l’audience n’est pas au rendez-vous.
Mais peut-être est ce de la faute des créateurs justement qui ont toujours l’idée de faire progresser tout le monde et de permettre à chacun de pratiquer alors que la réalité est toute autre. Et peut-être qu’il y a trop de stages, peut-être avons nous cru à une école dans laquelle il y aurait un investissement de tous.
Aujourd’hui, je me sens dépité, c’est vrai.
Pour la première fois depuis longtemps, je perds un peu la foi.
Peut-être que j’arrive à un moment clé de la vie qui me dit « il est temps de changer de voie » ou du moins « de faire autrement ».
Les questionnements sont nombreux.
Bien sûr que je ne vais pas arrêter l’Aïkido ni de faire venir des maîtres et des professeurs qui nous apportent à chaque fois énormément, ne fut ce que pour nous enseignants et aussi et surtout pour celles et ceux qui font l’effort et ont l’envie de se déplacer, ceux-là même dont la progression et le niveau de travail forcent une certaine admiration et cela…n’a pas pas de prix.
Mais je vois cela autrement, différemment.
Un petit coup de gueule que je devais lâcher, qui va en fâcher certains, en faire sourire d’autres, en énerver quelques-uns, c’est ma façon de parler et c’est la pratique quoi 🙂