Tout au long de leur existence, les animaux s’activent pour leur survie. Il en va de même pour les êtres humains tant que la vie réside en eux. Chacun puise au fond de lui-même la force nécessaire pour se mouvoir et accomplir chaque action.
Quand on observe la façon dont une personne se déplace, il faut tenir compte de la capacité que son corps a de s’étirer et de se contracter. Mais il faut également tenir compte de la rapidité à laquelle les mouvements s’enchaînent.
Si quelque chose d’effrayant apparaît brusquement devant vous, votre corps se contracte instantanément. Ce même réflexe existe aussi dans le monde animal. Prenez l’exemple d’un lion qui part à la chasse
Il marche de façon détendue, mais dés qu’il aperçoit une proie, il se fige, se ramasse sur lui-même et se met à l’affût. À cet instant, tous les animaux dans les parages sont sur leurs gardes. Cependant, une fois repu, le lion se détend. Même les proies faciles peuvent passer à proximité sans crainte.
Voilà comment les choses se passent dans le monde animal. Afin de se protéger, les animaux s’observent beaucoup. Ils sont attentifs aux comportements des autres et adaptent leur conduite en conséquence. Ils ont ce réflexe dans la peau.
Quand un prédateur part chasser, il respire doucement, en marquant des pauses. Il stoppe presque sa respiration pour ne pas faire de bruit, et attend patiemment le bon moment. Puis, quand vient l’instant propice, ayant pris soin de ne pas se faire repérer, il se jette d’un coup sur sa proie. Il a arrêté pratiquement tout mouvement de son corps, avant de laisser jaillir toute sa force en un éclair.
Quand un être humain se concentre sur une tâche, quand il se prépare à réaliser d’un projet, ou quand il se tourne vers une action précise, toute son attention se reflète dans ses mouvements et dans sa respiration.
On peut également distinguer d’un simple coup d’oeil quand quelqu’un ne va pas bien. Mais comment peut-on en être sûr ? Que regarde-t-on vraiment ? Il y a bien des signes familiers qui nous avertissent, comme la façon de bouger, l’attitude voûtée, le regard éteint. Mais ce que nous observons sans y penser, c’est l’axe qui passe par le milieu du corps, notamment le milieu du visage. Plus précisément, nous observons inconsciemment la façon dont les traits du visage se rassemblent autour du centre.
Au repos, nos traits sont détendus. Mais ils se rassemblent instantanément, dés que notre attention est attirée par quelque chose. Le mouvement des traits commence par le centre. On peut dire que le milieu du visage agit à la façon d’un pôle. Ceci explique pourquoi une personne attentive et concentrée paraît toujours un peu tendue à cet endroit du visage. Sa vitalité est prompte à agir.
Maintenant, il faut faire la distinction entre être "détendu" et être "sans force". Être détendu signifie que même s’il n’y a pas de tension apparente en surface, la vitalité intérieure est prête à se rassembler pour agir. Être sans force signifie que la force vitale n’est pas disponible. Elle ne réagit aux stimulations que de façon insignifiante.
Quand nous nous trouvons en pleine conversation, concentrés sur une tâche, ou dans une situation qui demande toute notre attention, les traits du visage sont naturellement tendus vers le centre. Si quelque chose intervient, à cet instant même, nos traits se crispent davantage. L’expression du visage devient encore plus sérieuse.
Lorsque nous bougeons, tous nos mouvements partent du centre. Cependant, le corps réagit différemment lorsqu’il est tendu ou stressé. Une épaule se dresse, le dos se tord et se raidit. Des tensions se répartissent de manières inégales à travers tout le corps, soulignant ainsi nos manies et nos habitudes.
Lorsque nous nous dressons, pour réagir à un stimulus, une suite de mouvements mécaniques s’animent à travers tout notre corps, traversent le bassin, l’abdomen, les épaules et le cou. Chacune de ces parties s’étire ou se comprime. Au-delà de tous ces mouvements, l’élément important à observer est le temps de réaction comme suite à chaque stimulation.
Connaissez-vous l’anaphylaxie (hypersensibilité de l’organisme) ?
L’anaphylaxie correspond à un niveau de tension extrêmement élevé, où le corps réagit instantanément aux moindres stimulus qu’il perçoit. Mais cette condition ne peut durer indéfiniment.
Constamment sous tension, le corps finit par se fatiguer. Il devient lourd et engourdi. Il devient incapable de s’activer.
Quand le corps s’engourdit de la sorte, il est incapable de percevoir ses propres anomalies et n’intervient plus pour se protéger. Est-ce l’engourdissement qui l’empêche de ressentir ses troubles, ou bien est-ce l’incapacité de percevoir ses troubles qui fait qu’il s’engourdit ? Quoi qu’il en soit, le corps ne se rend pas compte de son état. Nous n’avons pas l’air malade, et pourtant, sans comprendre pourquoi, on se retrouve face à une maladie incontournable. Lorsque le corps se durcit, l’être humain perd sa flexibilité et son adaptabilité. Son esprit devient hypersensible aux moindres stimuli. Il devient pointilleux pour des choses simples. Il se déprime et s’épuise facilement quand il n’obtient pas satisfaction. Enfin, il se laisse dominer par le premier obstacle venu. Son caractère s’affaiblit. Sa force de résistance, son endurance et son pouvoir de concentration diminuent. Cela finit par le rendre impatient et il bascule vite dans la colère.
Quand le corps est raide, on peut avoir l’air gai en apparence, mais au fond de nous se cache une grande zone d’ombre.
Lorsque le corps ne peut plus se soumettre à notre volonté, l’esprit prend une autre direction. Finalement, les sens s’engourdissent. On retrouve ces raideurs caractéristiques chez les personnes prédisposées à la dépression, à la névrose, et même à certaines formes d’intoxication.
Notre corps laisse apparaître toutes nos tendances. Que nous ayons un ou de son état d’engourdissement. Toutes ces aptitudes constituent les points forts et les faiblesses de chaque individu.caractère trop sensible, que nous soyons sujets à l’indolence, que nous soyons lents ou vifs à percevoir les choses, tout apparaît dans les attitudes du corps. Dés que notre perception est sollicitée, il y a une réaction instantanée. Le temps de réaction témoigne du niveau de perceptibilité du corps, de sa souplesse.