Ce vendredi 15 mai, le Suki Dojo accueillait Abdel Bouilfani dans le cadre du chouette concept Open Door créé par mon ami et collègue prof Arnaud. Pour ceux qui ne connaissent pas l’idée, il s’agit d’inviter de "jeunes senseis" sans tenir compte du clivage de fédérations, groupements, etc.
Abdel est un élève de Louis Van thiegem, 6ème Dan Aïkikai qui a formé et continue à former de nombreuses ceintures noires de talent. Non content de suivre cet enseignement de haut niveau, il suit également Sugano Senseï dans tous ses déplacements en Belgique mais aussi à l’étranger, il a même effectué un (ou plusieurs…) séjour(s) au New York Aïkikai pour parfaire sa pratique.
J’ai fait sa connaissance en 1996, nous avions présenté un examen ensemble et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a vraiment pris de l’envol dans le monde de l’Aïkido non seulement par une pratique très dynamique et une connaissance technique impressionnante mais également par une grande gentillesse et de la disponibilité pour autrui.
Photos Helene Rasse ©
Pas de grandes envolées philosophiques et une simplicité dans les explications qui fait vraiment du bien, à commencer par un discours dans lequel est mis l’accent sur le fait qu’il existe plusieurs styles et que ce qu’il montre n’est pas l’évangile mais sa façon de voir l’Aïkido.
Je n’avais plus eu de contact avec l’école de Sugano Shihan depuis sept à huit ans (hormis quelques cours par ci par là) et le moins que l’on puisse dire est qu’il faut quand même une bonne condition physique pour suivre le rythme de ces grands mouvements démarrant quasiment tous en rectiligne, absorber puis avancer…peut-être un souvenir des années d’escrime du plus haut niveau suivie par Sugano Senseï…
Abdel commence justement par un mouvement de ce type dans lequel on absorbe uke sur katate dori, les bras en extension et en passant dessous pour continuer en tenkan. Le même travail suit pour passer en ikkyo, toujours la même attaque mais une absorption pour projeter très loin en kokyu nage et en descendant sur les genoux. Une autre projection qui enroule littéralement uke nous donne l’occasion de travailler en groupe, notamment avec Nabil et Karim, deux pratiquants et également enseignants de grande valeur. Suit un travail sur Shomen uchi très inspiré du travail bokken de l’école, on coupe par-dessus pour descendre en pivotant les hanches.
Photos Helene Rasse ©
Après quelques autres techniques, nous terminons par un intéressant Jyu Waza sur Shomen Uchi mais les mouvements doivent être effectués au plus court, projeter uke à ses pieds. Que retirer de cette soirée ? Que l’Aïkido n’a pas de frontières et qu’il y a des richesses dans chaque école, qu’une bonne ambiance de travail émane des attitudes de chacun à respecter l’autre même si il travaille différemment et que malgré la grande publicité faite, les pratiquants venus en nombre ne provenaient que des dojos des professeurs présents (Abdel et Nabil) et du Suki Dojo…on a l’habitude ;o), dommage mais comme le concluait Abdel « on continue notre chemin… ».