De plus en plus le monde se (re)tourne vers la nature pour ses qualités thérapeutiques…Un fruit serait-il donc bien plus qu’un fruit ?
Essentiellement cultivé dans les pays tropicaux d’Asie, le véritable pamplemousse est plus gros que celui que nous connaissons et sa forme se rapproche légèrement de la poire. En occident, il est assez rare. C’est le «pomélo» que nous consommons mais l’usage a voulu que le nom utilisé soit «pamplemousse». Quoi qu’il en soit ce n’est pas son nom qui nous importe mais les trésors bien gardés au creux de sa chair : les pépins.
Les plus belles découvertes sont souvent le fruit du hasard. En Floride, dans les années ’80 Jacob Harich, médecin et passionné de jardinage jette des pépins de pamplemousse sur un tas de compost. Après quelques jours, il constate que les pépins ne pourrissent pas. Interloqué il décide de les faire analyser. Depuis, bon nombre d’instituts américains et européens ont peaufiné son travail. Tous aboutirent au même résultat : l’extrait de pépins de pamplemousse a une réelle efficacité d’action pour contrer un large éventail de bactéries, de virus et de champignons pathogènes.
Leur qualité est de contenir de la vitamine C et des bioflavonoïdes. Contrairement à la majorité des animaux et des végétaux, l’organisme humain est incapable de produire de la vitamine C ; il doit donc la trouver dans l’alimentation. Cette vitamine renforce l’action de bioflavonoïdes qui favorisent l’imperméabilité vasculaire, protègent les tissus de toute inflammation sérieuse, et stimulent le système immunitaire intestinal, l’incitant à produire une large gamme d’anticorps. Grâce a eux, nous sommes mieux préparés contre les attaques de substances nocives et des micro-organismes. Ces bioflavonoïdes sont capables de freiner le développement des bactéries, des champignons et des virus. Tout un programme !
En broyant les pépins et les membranes blanches du fruit, on obtient une pâte homogène blanche qui mélangée à une solution composée d’eau et de glycérol donne de l’extrait de pépins de pamplemousse liquide. Mais, il est aussi possible de le trouver sous forme de poudre en comprimés ou gelules. Son spectre d’action est bien plus large que celui des antibiotiques qui n’agissent que sur les bactéries. Il dépasse aussi celui des antimycosiques qui se limitent aux maladies provoquées par des champignons. Il ne faut pas le confondre avec l’HE de pamplemousse qui est obtenu à partir de l’écorce extérieure [zeste] du fruit.
Concrètement
Il est dit que son action s’étend à environ 800 souches de bactéries et de virus et à environ 100 souches de champignons et un grand nombre de parasites. En plus, il renforce le système immunitaire, c’est dire s’il y a plein de bonnes raisons d’y avoir recours ! L’extrait de pépins de pamplemousse«tue» les agents pathogènes pour que l’organisme entreprenne luimême les phases de guérison.
Son utilisation peut être interne ou externe. En interne, il est le plus souvent utilisé dans le traitement des dysfonctionnements intestinaux et des rhumes. Présentant un goût amer, on le dilue dans l’eau ou dans un jus au moment de l’utilisation. Pour lutter contre un mal de gorge, il suffit de se faire plusieurs fois par jour des bains de bouche composés de 10 gouttes d’extrait dans un verre d’eau tiède. En préventif, 5 à 15 gouttes 3 fois par jour pendant deux mois renforcent le système immunitaire. Quant aux problèmes de digestion, ils sont un mal fréquent dont la cause est souvent le stress, la consommation d’aliments trop raffinés sans parler des parasites, virus ou bactéries. L’extrait de pépins de pamplemousse bloque l’évolution des germes pathogènes et relance le système immunitaire. Pour ces raisons, il devrait jouir d’une place privilégiée dans la trousse de voyage contre les maux intestinaux, surtout dans les pays où l’hygiène laisse à désirer. Petite astuce lors d’un voyage, disons en Inde :10 gouttes diluées dans le verre d’eau tous les jours prévient l’installation de parasites, vers, etc… Sa grande valeur ajoutée est de ne pas détruire la flore intestinale en ne présentant aucune toxicité. Contrairement aux antibiotiques synthétiques, aucun effet secondaire n’a été constaté et pour être intoxiqué il faudrait en ingérer une dose phénoménale.
En externe, c’est l’ami des belles peaux. Ne perdons pas de vue que la peau est une véritable barrière entre notre corps et l’environnement. C’est elle qui en premier subit les effets néfastes de la pollution au sens large. Grâce à l’action désinfectante de l’extrait de pépins de pamplemousse, adieu les boutons et vilains herpès qui ne sont pas esthétiques et sapent le moral. Dans certains produits de beauté, il est utilisé comme seul agent conservateur. Sa présence évite l’utilisation de produits synthétiques et exerce une action positive sur la peau. Il vient aussi à bout des infections de la bouche comme les aphtes ou gingivites. C’est aussi un précieux allié pour la femme, étant efficace en cas d’infections vaginales.
Au-delà des Hommes
Son terrain d’application touche tous les organismes vivants. Dans le monde agricole aussi, ce produit fait ses preuves. Un grand nombre de parasites s’attaquant aux plantes et aux animaux se montrent sensibles à l’extrait de pépins de pamplemousse. Au Danemark, on y a recours pour l’élevage biologique des porcs, des vaches et des chevaux. Il est utilisé sous forme de poudre pour prévenir et/ou combattre les maladies épidémiques et infectieuses. C’est aussi un excellent vermifuge. Utilisé également pour désinfecter les viandes, poissons et céréales avec comme résultat, la multiplication par 3 ou 4 de la durée de conservation. Les pays d’Amérique Centrale et d’Amérique du Sud l’emploient pour conserver leurs produits agricoles et les protéger des bactéries et moisissures. Dans ce domaine, son utilisation constitue une alternative plus qu’intéressante sur le plan hygiénique, sanitaire et aussi économique. Comme quoi, il n’y a pas que dans le cochon que tout est bon !
Vanessa Jansen
Références : «Le pamplemousse : un antibiotique naturel» de Jens Meyer-Wegner chez Gange éditions & www.passeportsante.net
Paru dans l'Agenda Plus N° 234 de Février 2012