Fin des Master Class et la pression retombe, il faut dire que nous n'avons pas chômé les derniers temps pour la bonne organisation de ces évènements qui, je pense, ont été perçus dans l'ensemble comme très positifs.
Pas mal de témoignages nous sont parvenus à la suite de ces stages, certains étant dubitatifs, se demandant pourquoi ils étaient venus. Il est vrai que pour ceux qui cherchent uniquement la technique à tout prix, l'ultime secret qui permettra de couper à distance ou de massacrer en utilisant les déplacements Aunkai…celà a dû être un brin décevant.
Monter sur une chaise sans vriller le corps…
Pour reprendre les paroles d'Ivan Bel, on ne peut pas parler vraiment de stages mais plutôt d'"anti-stages"…du moins dans le sens dans lequel nous avons l'habitude de pratiquer, un échauffement, des techniques démontrées et puis la pratique avec partenaire.
Ici, pas grand chose de tout celà, mais bien des moments particuliers au cours desquels nous avons pu ressentir l'enseignement de deux maîtres avec des grands M…
Les éléments que j'ai particulièrement apprécié au cours de ces deux Masterclass, fut la rencontre d'autres personnes, le mélange des genres, des disciplines et même la participation de gens ne pratiquant aucun art martial.
Le tsuki de Kono Sensei…
Et aussi des retrouvailles dont celle avec Tom Grundmann, pratiquant Iwama et qui reste très ouvert à toutes les autres formes de travail.
Un petit commentaire de sa part laissé sur Budo No Nayami :
Le stage se termine, mon esprit déborde. En rentrant chez moi, il est déjà tard : à 3h du matin, je n’arrive pas à dormir… Les souvenirs s’emmêlent, les idées jaillissent, les questions se bousculent ; je sais qu’il me faut d’abord digérer toutes les informations que mon corps et mon cerveau ont engrangées, mais en même temps j’ai envie de me lever et de m’entraîner. Je sais que la route sera très longue, qu’il faudra faire beaucoup d’efforts, mais je suis plus motivé que jamais ! Plénitude et vide, c’est ce que je ressens. Comment l’expliquer ?
La générosité de Kono Sensei nous a permis de vivre intensément le stage. Pendant 2h30, il nous a fait plonger dans son univers, il a partagé sa passion avec nous. Sur le visage de Sensei, on peut lire la joie d’enseigner, de transmettre le fruit de ses recherches. Pourtant, lorsqu’il pratique, on voit qu’il ne se repose pas sur son acquis mais qu’il continue de chercher ; les questions que nous lui posons, il se les approprie, et il y réfléchit d’abord pour lui-même avant de nous donner sa réponse. Il apporte tant de soin à chacun de ses élèves que j’ai l’impression d’avoir vécu un moment privilégié, i shin den shin… Je rentre donc heureux, comblé de bonheur. J’ai même l’impression qu’il nous en a trop donné, et qu’il me faudra peut-être des années pour tout décortiquer ! Mais voilà, en repartant, Sensei laisse également un grand vide… Et c’est à ce moment que l’on réalise que chaque instant que nous avons passé avec lui était un trésor.
Heureusement, l’enseignement d’un tel maître a une saveur exceptionnelle, il est impossible de l’oublier. Aussi, même si aujourd’hui je me retrouve seul, face à moi-même, je garde intacte cette sensation et j’ai l’impression de prolonger encore et encore ce moment pourtant si fugace. La fin du stage n’est que le commencement…
Je garderai précieusement l’image que Kono Sensei nous a montrée de lui : c’est un homme généreux, simple, humble et sincère. Pour être honnête, ce n’est pas sa technique qui m’a le plus touché, mais sa plutôt sa démarche, l’exemple qu’il nous livre. Ce que démontre Sensei, c’est qu’il faut toujours pouvoir se remettre en cause, qu’aucun détail n’est insignifiant, et qu’il faut aller au bout de ses rêves, apprendre à se dépasser. Au-delà de la forme, il faut saisir le principe, et l’appliquer à chaque instant de sa vie…
Une vidéo prise lors du stage avec Kono Sensei par Hervé Connerotte