Certains et certaines, à la lecture des posts parlant du Shiatsu, m’ont demandé ce que je trouvais dans cet art et ce que celà pouvait m’amener dans l’Aïkido. Difficile de répondre à celà, simplement c’était quelque chose que j’attendais depuis longtemps…
Une petite analyse de la relation entre nos deux disciplines :
Littéralement Aïkido signifie : Voie de l’unification des énergies. Cela suffit à comprendre que nous sommes dans le même domaine, la maîtrise de l’énergie. Mais allons voir un peu plus loin et reprenons le petit lexique du Shiatsu pour le transposer à l’Aïkido…
Parlons de «Ki», cette énergie interne que l’on propose de rétablir dans des séances de Shiatsu et que l’on retrouve dans tous les instants de la vie. Ce Ki, situé au niveau du Hara, le centre de l’homme, la naissance de la puissance et de la vitalité, l’Aïkidoka en a bien besoin lorsque l’attaque d’Uke arrive. Mais l’on peut parler aussi de Yin et Yang. L’Aïkidoka n’est il pas soumit lors de sa pratique à de multiples changements, Uke et Tori, unifient leur corps et esprit, avancent et puis reculent, pivotent à gauche et puis à droite, jouent avec le haut et le bas, inspirent et expirent. Ne sont-ils pas habillés de noir et de blanc ? La liste est longue et non exhaustive.
Regardons également du côté des 5 éléments. Imaginons une technique partant d’une attaque frappée. L’immobilité de Tori dans l’attente du moment idéal à l’esquive ressemble à la terre, il est enraciné, les pieds vissés au Tatami, l’équilibre parfait. Le mouvement qui suit correspond à une intense émotion car il faut bouger au bon moment, c’est le commencement, la montée du dynamisme, cela demande de l’audace, de l’imagination et une bonne perception visuelle. Tout est clair nous sommes dans le bois.
L’esquive est suivie de la construction d’une technique qui porte Tori dans la sublimation de soi, c’est le point culminant de la technique, la plénitude. Nous sommes maintenant dans le feu. Que cette technique se termine par un contrôle au sol ou une projection, Tori passe à ce moment là dans une phase de terminaison, c’est la descente énergétique, l’expiration, en quelque sorte l’automne, le couchant. Cette fois il s’agît du métal. Enfin, Tori s’éloigne, la technique est terminée, il reprend son calme, c’est la dissolution entre Tori et Uke. La concentration reprend pour une prochaine technique, c’est la fin avant la renaissance, en quelque sorte l’hiver. Nous sommes dans l’eau.
Si nous analysons Kyo et Jitsu (vide et plein), il est évident que les différents temps de construction d’une technique passe par ces phénomènes, nous l’avons vu pour les 5 éléments, des moments forts suivent « le laisser faire ». Keiraku (système circulatoire) correspond bien au mouvement décrit par un Taïsabaki ou un Tenkan, ces moments de grande mobilité ou le corps suit une trajectoire bien définie.
Pour résumé nous pourrions dire que la pratique de l’Aïkido demande, comme pour le Shiatsu, beaucoup de compassion envers son partenaire, et il est remarquablement démonstratif des différents moments de la vie quel qu’elle soit; le calme vers l’activité, de la colère à la sérénité, de la haine à l’amour, de la naissance à la mort et tout recommence infiniment, sans jamais cesser. C’est ce que l’on nomme l’impermanence….