26/01/2010

Temps de réponse

Fils et filles de l’Occident nous connaissons bien évidement les atouts de l’enseignement cartésien. Mais il n’a pas que des avantages, et dans l’apprentissage des arts martiaux, il n’est pas évident que ce soit le meilleur. Cet enseignement fait essentiellement appel à l’intellect de l’élève. Or face à une agression il faut s’adapter immédiatement à une situation donnée, et le temps de réponse doit être le plus court possible. Si l’on fait intervenir l’intellect alors s’engage toute une chaîne de processus, et le temps de réaction est beaucoup trop long.

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L’œil transmet au cerveau qu’il a vu une attaque se manifester, le cerveau analyse et choisit la technique juste, puis transmet au corps les instructions appropriées, lequel obéit aux ordres. Mais le temps que tout cela se passe, on a de fortes chances d’être déjà mort, ou blessé. Tout cela parce que l’on s’est engagé dans un processus qui se passe dans la durée, alors que le geste juste doit se passer dans l’instant : l’homme attaque ? Il est par terre ! Si le corps, sans faire appel à l’intellect, réagit de manière instinctive à l’attaque, la réponse est immédiate, et la technique beaucoup plus efficace. Il faut donc redécouvrir le geste animal, le geste qui se produit sans l’intervention du cerveau. 
«Entre l’attaque et la défense, il ne doit pas y avoir l’épaisseur d’un cheveu. Quand nous frappons dans nos mains, le son se produit parce que les deux mains sont ensemble. L’étincelle jaillit entre deux silex parce que les deux silex sont ensemble. Ainsi doit-il en être entre l’attaque et la défense. »
L’enseignement traditionnel oriental, permet justement d’accéder à ce type de comportement, car il s’adresse directement au corps sans faire appel au cerveau. Le geste naît alors spontanément, au moment opportun en s’adaptant exactement à la situation rencontrée…

 

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