Il y a quelques jours, Ohashi Sensei était invité à venir animer un week-end de séminaire à Wavre, ce à l’invitation de l’école de Shiatsu de Karine Favresse assistée de Jean-Marc Weill.
Pris toujours par des myriades d’activités, j’y ai uniquement participé le vendredi dans le maginfique centre Columban.
Je n’ai donc eu qu’un léger aperçu de l’enseignement entouré de la belle énergie des personnes présentes, un public venu de toute l’Europe et même au-delà.
A mon arrivée, je distingue un petit japonais un peu en retrait et je me dis « est-ce lui? » car il ne ressemble pas aux photos et il a l’air assez timide.
Mais, passé le moment d’introduction, Ohashi Sensei va se muer en interlocuteur et orateur hors pair.
Racontant nombre d’anecdotes de façon très américaine mais avec énormément d’humour, ce fut de bons moments. Comme par exemple, l’époque ou il officiait au fameux Watergate, sa rencontre avec de célèbres danseurs de New York ou son amitié avec Henry Kissinger qui fut l’un de ses fidèles pendant de longues années et qui continue à aller recevoir ses traitements à plus de 90 ans.
Sa vie est finalement jalonnée de signes qu’il a pu saisir, d’opportunités qui se sont présentées et attrapées au vol.
Notre hôte nous explique par après son approche par rapport à un « client » (perso, je n’aime pas trop ce mot lui préférant « patient » mais dans le continent américain, cette expression est assez commune dirait-on).
Comment il peut déjà saisir des pathologies rien qu’à la voix de la personne qui appelle pour prendre rendez-vous, à sa façon de monter l’escalier, de se présenter, de placer ses habits, de déguster le thé, à l’état des chaussures, sa façon de marcher (mais sans trop placer l’intention sinon c’est l’ego qui juge), son placement sur le futon, etc.
Une approche très orientale alors que si vous vous souvenez de votre dernier passage chez un médecin « occidental », ce n’est pas exactement la même chose.
Dans cette première journée, nous verrons d’ailleurs les nombreuses différences entre ces deux médecines, entre objectivité et suggestivité.
Cela fait écho à des concepts japonais que nous retrouvons d’ailleurs dans les voies martiales :
BOSHIN : Voir, regarder, espionner, analyser, observer, etc. C’est plutôt le receveur qui donne les informations et le donneur qui recueille.
MONSHIN : Discuter, demander, parler, questionner. Les négations et les silences seront de prime importance.
BUNSHIN : Ecouter mais dans le sens d’avec tout le corps. Exemple : Avec les écouteurs, on emploie juste les oreilles. Dans un club de Jazz ou en compagnie de Nina Simone, c’est TOUT le corps qui écoute et qui peut bouger au rythme intérieur. C’est de cette façon qu’il faut écouter. On écoute avec le corps, pas avec les oreilles.
SENTIR (pas de nom en japonais mais « Kanjimasu » ou « Nioi nioi » en traduction trouvée) : Très important pour Ohashi Sensei qui voit là un des principaux outils de diagnostic (il nous a d’ailleurs raconté qu’il allait jusqu’à sentir les chaussures de ses patients…)
SETSUSHIN : Toucher, le diagnostic « final » mais qui n’est pas le plus important. Et si le toucher/observer ne fonctionne pas, couvrir la personne et attendre « l’appel » du méridien ou de la zone en demande (on rejoint là l’approche de Stéphane Vien).
En définitive, un moment trop court. J’espère être présent tout le week-end lors de la prochaine édition. Merci à mes ami(e)s Elisa (mon Sensei en Shiatsu et ma soeur de coeur), les Stéphane, Véronique, Sandra, Vonnick, Betty, Magali, Eric, Giuseppe et tous les autres pour leur amitié et leur belle énergie lors de ces quelques heures.
And arigato , Sensei…